Vitamine K et Foie : Le Guide Complet pour une Santé Optimale

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La vitamine K joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine, un processus étroitement lié au foie, principal organe de stockage et d’activation de cette vitamine. En cas de maladie hépatique, la vitamine K devient particulièrement utile pour limiter les risques d’hémorragie, bien qu’elle ne traite pas directement les atteintes du foie. Une carence peut aggraver les troubles de la coagulation, tandis qu’un excès de vitamine K naturelle est sans danger pour le foie. Seule la forme synthétique (K3) présente un risque toxique. Les aliments riches en vitamine K, comme les légumes verts et les produits fermentés, sont bénéfiques pour la santé hépatique. La supplémentation peut être nécessaire chez les patients atteints de cirrhose ou traités par certains médicaments. Toutefois, toute prise de vitamine K doit être encadrée médicalement en cas de traitement anticoagulant ou de pathologie hépatique sévère.

TABLE DES MATIERES

QU’EST-CE QUE LA VITAMINE K ?

La vitamine K est une vitamine liposoluble, ce qui signifie qu’elle se dissout dans les graisses et qu’elle peut être stockée dans le corps, principalement dans le foie. La vitamine K est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Elle intervient dans des processus clés tels que la coagulation du sang, la solidité des os et divers mécanismes métaboliques.

On distingue principalement deux formes de cette vitamine :

  • La vitamine K1 (phylloquinone), que l’on trouve surtout dans les légumes à feuilles vertes comme les épinards, le chou frisé, le brocoli ou encore la laitue.
  • La vitamine K2, aussi appelée ménaquinone, est en partie synthétisée par la flore intestinale. On la retrouve également dans divers aliments fermentés tels que le natto (soja fermenté), le miso, certains types de fromages affinés, ainsi que dans le foie.

Une troisième forme, synthétique, appelée vitamine K3 (ménadione), est parfois utilisée en médecine vétérinaire mais n’est pas recommandée pour la consommation humaine, car elle peut être toxique à fortes doses.

La fonction principale de la vitamine K consiste à assurer une coagulation sanguine efficace et normale. Elle est indispensable à la production de certaines protéines qui participent à ce processus. Sans elle, le corps ne peut pas stopper les saignements efficacement.

Mais son importance ne s’arrête pas là. La vitamine K2 est également impliquée dans la fixation du calcium dans les os (via l’activation de l’ostéocalcine) et dans la prévention des dépôts de calcium dans les artères, ce qui en fait un acteur clé de la santé cardiovasculaire.

Enfin, le foie joue un rôle central dans le métabolisme de la vitamine K : il la stocke, la transforme et l’utilise pour activer les protéines de la coagulation. Un foie en mauvaise santé peut donc perturber l’utilisation de cette vitamine, ce qui renforce l’importance de bien en comprendre les mécanismes.

QUEL EST LE RÔLE DE LA VITAMINE K DANS LE FOIE ?

Le foie joue un rôle central dans le métabolisme de la vitamine K. Il en assure à la fois le stockage et la transformation, en l'activant pour permettre la production de protéines essentielles à la coagulation du sang. Sans un foie fonctionnel, la vitamine K ne peut pas jouer pleinement son rôle, même si les apports alimentaires sont suffisants.

La production des facteurs de coagulation repose sur la présence de vitamine K. L’un des rôles majeurs de la vitamine K dans le foie est la production des facteurs de coagulation, c’est-à-dire des protéines qui permettent au sang de coaguler. Ces facteurs — notamment les facteurs II (prothrombine), VII, IX et X — ne peuvent être activés que grâce à la vitamine K, qui leur permet de se fixer au calcium, une étape essentielle pour qu’ils puissent intervenir en cas de blessure ou d’hémorragie.

En cas de carence en vitamine K ou de dysfonctionnement hépatique, cette synthèse est perturbée, ce qui augmente considérablement le risque de saignements, même en l’absence de traumatisme.

Un lien étroit entre troubles hépatiques et carence en vitamine K. Les personnes atteintes de maladies du foie (comme la cirrhose, l’hépatite chronique ou l’insuffisance hépatique) présentent souvent une carence en vitamine K. Cela s’explique par plusieurs facteurs : mauvaise absorption intestinale des graisses (et donc des vitamines liposolubles), diminution du stockage hépatique, et altération de la synthèse des protéines.

Chez ces patients, des signes comme des saignements fréquents, des ecchymoses inexpliquées ou des troubles de la coagulation sont souvent des marqueurs d’un déficit en vitamine K.

La vitamine K comme soutien thérapeutique en cas de maladies du foie. Dans certains contextes médicaux, la vitamine K est administrée de manière préventive ou curative pour corriger les troubles de la coagulation dus à un dysfonctionnement hépatique. Par exemple, après une hépatite sévère ou avant une intervention chirurgicale chez un patient cirrhotique, un apport en vitamine K peut être prescrit pour limiter les risques hémorragiques.

Cependant, son efficacité dépend toujours de la capacité du foie à utiliser la vitamine, ce qui explique pourquoi, dans les formes avancées de pathologies hépatiques, une simple supplémentation peut ne pas suffire.

Un équilibre essentiel entre vitamine K et santé du foie. Le rôle de la vitamine K dans le foie est double : d’une part, elle a besoin du foie pour être activée et stockée ; d’autre part, elle permet au foie de remplir des fonctions vitales comme la coagulation. Un dérèglement de l’un ou de l’autre peut entraîner des effets néfastes importants. D’où l’importance de surveiller cette vitamine chez les personnes souffrant de pathologies hépatiques ou ayant des troubles de la coagulation.

UNE CARENCE EN VITAMINE K PEUT-ELLE AFFECTER LE FOIE ?

Comprendre la carence en vitamine K. Chez l’adulte en bonne santé, une carence en vitamine K reste peu fréquente, car cette vitamine est largement disponible dans l’alimentation et partiellement synthétisée par les bactéries intestinales. Toutefois, certaines situations médicales — comme les maladies du foie, les troubles de l’absorption des graisses ou l’usage prolongé d’antibiotiques — peuvent entraîner un déficit. Cette carence a des répercussions directes sur la coagulation sanguine, mais ses effets ne s’arrêtent pas là.

Le foie, victime indirecte de la carence en vitamine K. Le foie n’est pas directement affecté structurellement par le manque de vitamine K, mais il subit des conséquences fonctionnelles. En effet, lorsque le taux de vitamine K est insuffisant, le foie n’est plus capable de produire correctement les protéines de coagulation, ce qui fragilise l’ensemble du système hémostatique. Cela peut provoquer des saignements internes, y compris dans les tissus hépatiques eux-mêmes, aggravant un éventuel stress hépatique.

Par ailleurs, le foie est aussi impliqué dans l’activation de la vitamine K. Lorsqu’il est affaibli ou malade, il peut contribuer à accentuer cette carence en limitant la conversion efficace de la vitamine K dans ses formes actives.

Risques accrus en cas de pathologie hépatique préexistante. Chez les personnes atteintes de maladies du foie, comme la cirrhose, l’hépatite chronique ou les maladies cholestatiques, une carence en vitamine K peut avoir des effets encore plus marqués. Ces patients sont souvent déjà sujets à des troubles de la coagulation. La carence va alors aggraver les complications possibles : hématomes, hémorragies digestives, saignements postopératoires, etc.

Dans ce contexte, la vitamine K devient un véritable outil de soutien, non pas pour "soigner" le foie directement, mais pour limiter les risques hémorragiques liés à sa défaillance.

La vitamine K : un marqueur indirect de la santé hépatique. Une carence en vitamine K peut, dans certains cas, révéler dès les premiers signes un dysfonctionnement hépatique encore non diagnostiqué. En effet, si le foie ne parvient plus à activer la vitamine K ou à synthétiser les protéines qui en dépendent, cela peut traduire un dysfonctionnement déjà installé. C’est pourquoi les médecins surveillent souvent les marqueurs de la coagulation (comme le taux de prothrombine) chez les patients à risque, ce qui permet d’évaluer indirectement la santé hépatique.

Une interaction à double sens. La relation entre vitamine K et foie est à double sens. D’une part, un foie affaibli peut provoquer une carence en vitamine K, et d’autre part, une carence en vitamine K peut aggraver l’état fonctionnel du foie. Même si la vitamine K n’est pas un traitement direct des maladies hépatiques, elle joue un rôle de soutien essentiel pour limiter les complications et maintenir certaines fonctions vitales en état.

QUELS ALIMENTS RICHES EN VITAMINE K SONT BONS POUR LE FOIE ?

L’alimentation, source principale de vitamine K.

La vitamine K se retrouve principalement dans deux types d’aliments, selon sa forme : la vitamine K1 (phylloquinone), surtout présente dans les végétaux à feuilles vertes, et la vitamine K2 (ménaquinone), que l’on trouve dans les produits fermentés et certaines sources animales. Adopter une alimentation diversifiée et riche en ces aliments permet non seulement de répondre aux besoins journaliers en vitamine K, mais contribue également, de façon indirecte, au bon fonctionnement du foie.

Les légumes verts à feuilles : une richesse naturelle en vitamine K1.

Les légumes verts à feuilles sont les champions toutes catégories pour leur teneur en vitamine K1. En plus de leur richesse en fibres, en antioxydants et en chlorophylle, ils contiennent aussi des composés bénéfiques pour la détoxification hépatique.

Parmi les meilleurs choix pour la santé du foie :

  • Le chou frisé (kale)
  • Les épinards
  • Le brocoli
  • La roquette
  • Le persil frais
  • La laitue romaine
  • Le chou de Bruxelles

Ces légumes ont également un effet positif sur la digestion et la régulation du poids, deux éléments importants dans la prévention des maladies hépatiques comme la stéatose (foie gras).

Les aliments fermentés : une source précieuse de vitamine K2.

La vitamine K2 est plus difficile à trouver dans les régimes occidentaux, mais elle joue un rôle complémentaire important à la vitamine K1, notamment pour la santé cardiovasculaire et osseuse. Elle participe aussi au métabolisme du calcium, ce qui peut indirectement soulager le foie en limitant les dépôts minéraux indésirables.

Voici quelques bonnes sources :

  • Le natto (soja fermenté japonais, très riche en K2)
  • Certains fromages affinés (comme le gouda ou l’emmental)
  • Le miso
  • La choucroute non pasteurisée
  • Le kéfir (fermenté naturellement)

Ces aliments soutiennent également la flore intestinale, ce qui améliore l’absorption globale des nutriments, dont les vitamines liposolubles comme la K.

Les abats et poissons gras : des alliés à consommer avec modération.

Certains produits d’origine animale apportent aussi de la vitamine K2, tout en fournissant du fer, des vitamines B et des acides gras oméga-3, qui sont bénéfiques pour le foie.

Parmi les meilleurs choix :

  • Le foie de poulet (riche en K2 et en fer)
  • Le foie de veau
  • Le maquereau
  • La sardine
  • Le saumon sauvage

Attention toutefois à ne pas en abuser, surtout chez les personnes ayant déjà une surcharge hépatique ou un excès de cholestérol.

Aliments à privilégier dans une approche globale de soutien hépatique.

En plus des sources directes de vitamine K, il est judicieux d’intégrer à l’alimentation d’autres aliments qui soutiennent naturellement le foie :

  • L’artichaut, connu pour stimuler la bile
  • Le radis noir, qui favorise la détoxification
  • Le curcuma, aux propriétés anti-inflammatoires
  • L’ail, qui soutient les enzymes hépatiques
  • Les agrumes, riches en antioxydants

Ces aliments n’apportent pas tous de la vitamine K, mais leur intégration dans un régime riche en légumes verts et en produits fermentés crée un environnement favorable à la santé hépatique.

Varier les sources pour nourrir le foie et maintenir l’équilibre.

Pour maintenir un bon niveau de vitamine K tout en préservant la santé hépatique, il est conseillé de consommer fréquemment des légumes verts, de préférence crus ou peu cuits, d’ajouter des aliments fermentés à son régime alimentaire, et de limiter les apports en produits d’origine animale riches en vitamine K2. L’équilibre alimentaire reste la clé d’un foie en bonne santé, capable d’assimiler et d’utiliser efficacement cette vitamine essentielle.

FAUT-IL ÉVITER LA VITAMINE K EN CAS DE MALADIE DU FOIE ?

Une idée reçue : la vitamine K est-elle dangereuse pour le foie malade ?

Certaines personnes atteintes de maladies hépatiques peuvent craindre que la prise de vitamine K surcharge le foie ou aggrave leur condition. En réalité, la vitamine K n’est pas toxique pour le foie, même lorsqu’il est affaibli. Au contraire, dans de nombreux cas, elle peut jouer un rôle de soutien en limitant les complications liées aux troubles de la coagulation.

Le rôle de la vitamine K devient encore plus crucial quand le foie est malade.

Le foie est responsable de la synthèse des facteurs de coagulation, processus qui dépend directement de la vitamine K. En cas de maladie hépatique (comme la cirrhose, l’hépatite ou l’insuffisance hépatique), cette synthèse est souvent perturbée, ce qui expose le patient à un risque accru de saignements. La vitamine K devient alors un cofacteur essentiel pour activer les protéines de la coagulation encore fonctionnelles.

Ainsi, plutôt que de l’éviter, il est parfois indispensable d’en administrer sous contrôle médical, afin de limiter les risques d’hémorragies internes ou lors de procédures médicales.

Dans quels cas est-il nécessaire de contrôler sa consommation de vitamine K ?

Même si la vitamine K est bénéfique dans la plupart des cas de maladies du foie, certaines situations nécessitent une vigilance particulière :

  • Chez les patients sous traitement anticoagulant (comme les AVK, par exemple la warfarine) : la vitamine K peut interférer avec l’effet de ces médicaments. Il est alors crucial de surveiller les dosages et les taux de coagulation (INR) de façon régulière.
  • En cas de cholestase ou de malabsorption des graisses (souvent présentes dans les maladies hépato-biliaires), l’absorption de la vitamine K liposoluble peut être réduite. Une supplémentation adaptée, parfois sous forme injectable, peut être nécessaire.
  • Chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère, la capacité du foie à utiliser correctement la vitamine K peut être compromise. Dans ces cas, l’effet de la supplémentation dépendra de la gravité de l’atteinte hépatique.

L’administration médicale de vitamine K en contexte hépatique.

Dans un cadre hospitalier ou sous supervision médicale, la vitamine K est souvent utilisée pour :

  • Traiter un trouble de la coagulation chez les personnes atteintes de cirrhose.
  • Préparer une intervention chirurgicale chez un patient hépatique.
  • Traiter une hémorragie en cours causée par un manque de vitamine K.
  • Neutraliser l’effet d’un surdosage en anticoagulants oraux.

La vitamine K peut être administrée par voie orale, intramusculaire ou intraveineuse, en fonction de la situation clinique.

Il ne s’agit donc pas d’éviter la vitamine K, mais plutôt d’en adapter l’usage aux besoins du patient.

En cas de maladie du foie, il ne faut pas éviter la vitamine K, mais bien adapter son usage en fonction de la situation médicale du patient. Loin d’être nuisible, elle peut au contraire prévenir des complications graves, à condition d’être administrée avec précaution, surtout si des traitements anticoagulants sont associés. Comme toujours, un avis médical est indispensable pour ajuster la posologie et la forme de supplémentation.

QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES D’UN EXCÈS DE VITAMINE K SUR LE FOIE ?

La vitamine K est-elle toxique en excès ?

Qu’elle provienne de l’alimentation (sous forme de K1 ou K2) ou de compléments, la vitamine K est en général bien assimilée et tolérée par l’organisme. Contrairement à d’autres vitamines liposolubles (comme la vitamine A ou D), il est extrêmement rare d’observer une toxicité liée à un excès de vitamine K naturelle chez l’adulte. Elle n’a pas de niveau de tolérance maximale établi (Upper Limit) pour les formes naturelles, car aucun effet indésirable grave n’a été démontré à ce jour pour des apports élevés issus de l’alimentation.

Le foie est-il affecté par un excès de vitamine K naturelle ?

Chez les individus en bonne santé, le foie gère efficacement les apports en vitamine K grâce à un système de régulation qui limite les accumulations inutiles. Il utilise ce dont il a besoin pour activer les protéines de la coagulation et stocke une petite partie dans ses tissus. L’excédent est soit transformé, soit excrété.

Aucune étude sérieuse n’a démontré que l’ingestion excessive de vitamine K1 (présente dans les légumes verts) ou de K2 (présente dans les produits fermentés ou d’origine animale) avait un effet hépatotoxique. Le foie ne semble donc pas mis en danger par des apports élevés de vitamine K issus de l’alimentation ou de compléments raisonnables.

La vitamine K3 (synthétique) : un risque bien réel pour le foie.

Le véritable risque pour le foie vient de la vitamine K3, ou ménadione, une forme synthétique autrefois utilisée dans certains compléments et applications vétérinaires. Cette forme n’est plus autorisée dans les compléments alimentaires humains dans la plupart des pays en raison de sa toxicité potentielle.

En cas d’exposition à de fortes doses de vitamine K3, des études ont montré un risque d’atteinte hépatique, notamment une nécrose cellulaire du foie, un stress oxydatif important, et une perturbation de la fonction hépatique. Ces effets concernent surtout les nourrissons, les animaux de laboratoire, ou des cas d’intoxication volontaire. De nos jours, l’utilisation de la vitamine K3 est strictement réglementée et elle ne figure pas dans les compléments alimentaires classiques.

Effets généraux observés en cas d’excès de vitamine K (hors impact sur le foie).

Même si les effets sur le foie sont quasi inexistants pour les formes naturelles, un excès massif ou inapproprié de vitamine K peut parfois entraîner :

  • Des troubles de la coagulation chez les personnes sous anticoagulants (interactions)
  • Des réactions allergiques rares
  • Une hausse passagère des enzymes du foie, observée dans de rares cas
  • Chez les nourrissons, un ictère ou une hyperbilirubinémie, surtout avec la forme K3

Encore une fois, ces effets sont peu fréquents et concernent principalement les contextes médicaux mal encadrés.

Prudence avec les formes synthétiques, pas avec les naturelles.

En résumé, les formes naturelles de vitamine K ne présentent aucun danger connu pour le foie, même à doses élevées, tant qu’elles proviennent de l’alimentation ou de compléments de qualité. En revanche, la vitamine K3 synthétique, aujourd’hui rarement utilisée, peut effectivement entraîner une toxicité hépatique. Il est donc essentiel de privilégier des sources sûres, bien formulées, et d’éviter l’automédication excessive, surtout chez les personnes atteintes de pathologies hépatiques ou sous traitement anticoagulant.

LES PERSONNES ATTEINTES DE CIRRHOSE PEUVENT-ELLES PRENDRE DE LA VITAMINE K ?

Cirrhose et troubles de la coagulation : une connexion étroite.

La cirrhose est une maladie chronique du foie caractérisée par une dégradation progressive du tissu hépatique, remplacé par de la fibrose. Ce processus nuit gravement à la capacité du foie à remplir ses fonctions, dont l’une des plus essentielles est la synthèse des facteurs de coagulation, fortement dépendants de la vitamine K. En conséquence, les patients cirrhotiques présentent souvent des troubles de la coagulation, avec un risque accru d’hémorragies.

La vitamine K : un soutien utile, mais pas un remède à la cirrhose.

Chez les personnes atteintes de cirrhose, la vitamine K peut être utile pour corriger certaines anomalies de la coagulation, notamment si une carence est identifiée. Elle est parfois administrée en prévention, avant une intervention médicale, ou en cas de saignements inhabituels.

Cependant, il est important de comprendre que la vitamine K ne traite pas la cirrhose elle-même. Lorsque la capacité du foie à synthétiser les protéines est fortement altérée, l’apport en vitamine K peut ne pas suffire à normaliser la coagulation. Son efficacité dépend donc du degré d’atteinte hépatique.

Quand la supplémentation en vitamine K est-elle recommandée ?

La supplémentation est généralement envisagée dans les cas suivants :

  • Carence avérée en vitamine K, due à une mauvaise absorption des graisses ou à une alimentation insuffisante
  • Préparation à une chirurgie ou une procédure invasive, pour limiter le risque de saignement
  • Hémorragie active ou troubles de la coagulation non expliqués
  • Prise en charge d’un temps de prothrombine prolongé, pouvant être normalisé grâce à la vitamine K

Dans tous les cas, cette supplémentation doit être encadrée médicalement, car les marqueurs de coagulation peuvent aussi être altérés par des facteurs indépendants de la vitamine K.

Existe-t-il un risque à prendre de la vitamine K avec une cirrhose ?

Dans la grande majorité des situations, la vitamine K est bien supportée, y compris chez les personnes atteintes de cirrhose. Elle ne surcharge pas le foie ni ne l’abîme davantage. Le principal risque ne vient pas de la vitamine elle-même, mais des interactions possibles avec les traitements anticoagulants, ou d’une mauvaise interprétation des causes d’un trouble de la coagulation.

Par exemple, si un patient cirrhotique a un temps de coagulation allongé non corrigé par la vitamine K, cela peut indiquer que le foie est trop endommagé pour répondre, et non que la vitamine est inefficace ou dangereuse.

Conclusion : oui, mais sous encadrement médical.

Les personnes atteintes de cirrhose peuvent et doivent parfois recevoir de la vitamine K, surtout si une carence est suspectée ou avérée. Bien utilisée, elle peut réduire les risques de saignement et améliorer certains paramètres biologiques. Toutefois, son administration doit toujours être décidée par un médecin, en tenant compte de l’état du foie, des traitements en cours, et des objectifs thérapeutiques. Ce n’est pas une vitamine à éviter, mais à utiliser avec discernement.

LES MÉDICAMENTS POUR LE FOIE INTERFÈRENT-ILS AVEC LA VITAMINE K ?

Le foie : carrefour du métabolisme de nombreux médicaments et de la vitamine K.

Le foie joue un rôle central dans la transformation des substances actives, qu’il s’agisse de médicaments ou de vitamines liposolubles comme la vitamine K. Lorsqu’on parle de potentielle « interférence », cela signifie que certains médicaments destinés à traiter des affections hépatiques peuvent altérer l’absorption, l’activation ou l’efficacité de la vitamine K, ou inversement, que la vitamine K peut influencer l’action de certains traitements.

Certains traitements peuvent réduire l’activité ou l’absorption de la vitamine K.

Plusieurs types de médicaments couramment prescrits dans les affections hépatiques peuvent réduire l’absorption ou l’activité de la vitamine K :

  • Les antibiotiques à large spectre : en détruisant une partie de la flore intestinale, ils réduisent la production endogène de vitamine K2 par les bactéries.
  • Les chélateurs de bile (comme la cholestyramine) : utilisés pour traiter certains troubles biliaires ou la cholestase, ils diminuent l’absorption des graisses… et donc des vitamines liposolubles comme la K.
  • Certains médicaments antituberculeux ou anticonvulsivants peuvent accélérer la dégradation hépatique de la vitamine K, réduisant ainsi sa concentration dans le sang.
  • Les anticoagulants oraux (comme la warfarine ou les AVK) : bien que non destinés à traiter le foie, ils agissent en antagonistes directs de la vitamine K, en bloquant l’activation des facteurs de coagulation dépendants de cette vitamine. Leur effet peut être renforcé ou affaibli selon l’apport en vitamine K.

Médicaments hépato-protecteurs et vitamine K : pas d’effet d’interférence direct.

Les médicaments dits « hépato-protecteurs » (comme la silymarine issue du chardon-Marie, ou l’acide ursodésoxycholique utilisé en cas de cholestase) n’ont pas d’interaction connue négative avec la vitamine K. Au contraire, certains compléments naturels visant à soutenir le foie peuvent même favoriser une meilleure utilisation des vitamines liposolubles, en améliorant la digestion des graisses.

Cependant, il est toujours conseillé de signaler à son médecin ou pharmacien l’ensemble des compléments pris, y compris les vitamines, afin d’éviter les interactions inattendues avec d’autres traitements.

Faut-il adapter son apport en vitamine K en fonction du traitement ?

Dans certains cas, oui. Si un patient est traité avec des médicaments qui altèrent l’absorption ou le métabolisme de la vitamine K, une surveillance médicale est recommandée. Cela peut impliquer :

  • Une évaluation des indicateurs de la coagulation, tels que l’INR ou le temps de prothrombine.
  • Une adaptation des doses de vitamine K par voie orale ou injectable
  • Un rééquilibrage de l’alimentation pour privilégier les apports naturels

Toute supplémentation doit être faite sous supervision, surtout si le patient prend aussi des anticoagulants.

Interactions possibles, mais maîtrisables.

Certains médicaments utilisés dans le cadre des maladies du foie peuvent interférer avec la vitamine K, notamment en diminuant son absorption ou en perturbant son métabolisme. Cela ne signifie pas qu’ils sont incompatibles, mais qu’il faut les surveiller ensemble. La plupart du temps, ces interactions sont bien identifiées et peuvent être prises en charge de manière efficace grâce à un suivi médical approprié. Il est donc important de ne jamais combiner médicaments hépatiques et vitamine K sans en parler à un professionnel de santé.

CONSEILS DU COACH

Ce n’est pas si facile de trouver de la vitamine K isolée, la plupart du temps on en trouve dans des complexes vitaminés plus globaux. Normalement une alimentation équilibrée suffit à apporter le vitamine K dont l'organisme a besoin.

Publié dans: Nos conseils

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